Revue du Lyonnais » série 2 - n°11 ( 1855 ) » pp.321

                      M. JULES JANIN.                     321

spirituelles et de charmantes , et qu'en somme les feuilletons
médiocres sont en fort petit nombre.
   M. Janin fait partie du petit nombre des écrivains de notre
temps dont les noms ne doivent pas périr.
   La postérité s'arrêtera devant cette physionomie si fine ,
si mobile, si changeante, qui semble défier le pinceau le
plus habile. Elle sera peut-être embarrassée pour ranger a la
place qui lui convient ce talent qui se dérobe par son origi
nalité à toute classification littéraire. Après lui avoir vaine-
ment cherché des ancêtres et des enfants, elle n'aura, nous
le croyons, rien de mieux à faire qu'à mettre la critique à
coté (ni au-dessus ni au-dessous) à côté de Marivaux et de
Diderot.
   Nos descendants pourront peut être (et ma foi nous en
avons peur) oublier le Chemin de traverse, les Gaités cham-
pêtres , la Religieuse de Toulouse , etc. , tous ces ouvrages
de longue haleine composés par M. Janin dans les loisirs
que lui laissent son travail de chaque semaine ; mais a coup
sûr, c'est dans ces feuilles écrites au jour le jour et au vol
de la plume qu'ils viendront lire la plus attrayante et en
somme la meilleure histoire littéraire de notre époque
                          Prosper-Alexandre MOUTON.




                                                  21