Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                             NÉCROLOGIE.                             247

 stances de cette vie si belle qui ne fut qu'une longue pratique de
 toutes les vertus.
    Louis-François-Marie Menoux naquit le 28 octobre 1769 (1),
 à Lyon où son père était venu s'établir eu quittant la Suisse, sa
 patrie. Doué des plus heureuses qualités, il se fit remarquer
 dès sa jeunesse par cette bienveillance sans faiblesse, cette ama-
 bilité sans flatterie qu'il sut conserver jusqu'au dernier jour.
Destiné au barreau, il se distingua par des études rapides et
brillantes et commençait à en recueillir le fruit, lorsque la révo-*
lution de 1789 arriva. Une grande maturité d'esprit, quoiqu'il
n'eût pas encore atteint sa vingtième année, lui permit d'appré-
 cier parfaitement les événements et le retint dans les limites
d'une modération parfaite. En 1793, lorsque Lyon refusa de su>
bir le joug de la Terreur, M. Menoux prit les armes. Nommé
d'abord sous-officier, il mérita bientôt un nouveau témoignage
de confiance de ses frères d'armes , et lorsque Lyon succomba,
M. Menoux était lieutenant.
   Ce grade l'ayant désigné à la vengeance des anarchistes, il fut
incarcéré en même temps que M. Baron, greffier des comtes de
Lyon et qui avait pour lui une estime et une amitié particulières.
Les amis de l'un et de l'autre s'employèrent avec zèle et firent les
plus grands efforts pour les arracher au triste sort qui les mena-
çait. Ils ne réussirent qu'à demi : M. Baron périt sur l'échafaud et
M. Menoux ne dut son salut qu'à sa qualité de fils d'un citoyen de
la république helvétique, alors en paix avec la république fran-
çaise. Le président du tribunal révolutionnaire, Fernex, crut de-
voir faire cette concession par égard pour nos voisins.
    La mort de M. Baron avait mis sa famille au désespoir ;
M. Menoux partageait sa douleur. Déjà uni à elle par les liens
d'une vive amitié, il le fut bientôt d'une manière encore plus
intime. M. Baron avait laissé une fille dont l'esprit, les grâces
et l'éducation distinguée faisaient une femme accomplie : M. Me-
  (1) On croyait généralement M. Menoux âgé de trois ans de plus. Sans
entrer dans aucun détail au sujet des motifs de celte erreur, nous dirons
que la date et les prénoms que nous citons ici ont été donnés , il y a
quelques années, par M. Menoux lui-même.