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ÉTUDES SUR L'HISTOIRE DU DAUl'HINÉ. 229 nelle et un poste avancé de l'Empire (1). C'était comme une armée, établie 5 demeure auprès des Gaulois pour les sur- veiller et repousser leurs agressions à la moindre menace. Mais les habilanls de Narbonne n'étaient pas seulement chargés de défendre leurs murailles ; ils étaient encore obligés par leur formule de fournir, lorsque le sénat ou le préteur l'ordonnait , un contingent déterminé d'hommes et d'ar- gent (2). Narbonne élait donc à la fois, pour nous servir d'une expression de Tile Live, une citadelle (an) élevée sur les fron- tières des Gaulois (3), et une sorte de pépinière où Rome avait Iransplanlé ses enfants les plus pauvres pour augmenter leur race (4) au milieu du territoire conquis. Double but des colonies que notre savant confrère, M. Àntonin Macé, a pleinement mis en lumière dans son livre des lois agraires chez les Romains. Ainsi le résultat de la Formule avait été de remplir la pro- vince d'une grande variété de races (5). A côté des vaincus et pour les observer et les contenir étaient venus se placer les colons romains de Narbonne ; Marseille, celte antique alliée de la République, étendait sa domination sur tout le littoral entre le Rhône et le Var ; la garnison romaine d'Aquae Sexliœ (Ah) tenait en respect les Salluviens, déjà plus civilisés que les autres Iribus gauloises; puis au nord lesCavares, les Vo- conces et les Allobroges encore tout frémissant de leurs dé- faites, commençaient à subir la domination étrangère. Au milieu de loules ces populations diverses venaient se mêler une foule de publicains el de négociants romains ou italiens, troupe avide qui ne cherchait que ses intérêts, mais qui en (i) Ck. proFouteio, 3. (2) Liv. XXVII , 9. (3) Arcem suis iinibus impositam. Liv. x , 1. (,',) Stiipis augendae causa IJv, xxv'i , Q ; CF. M. Macé, p. 440 el suiv, (5) Ck, pro Fonleio , •>..