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ÉTUDES SUR L'HISTOIRE DU DAUPHINÉ. 217 commerce de terres et de maisons (1). Ainsi les tribus Gau- loises furent violemment séparées les unes des autres et cha- cune d'elles dut former une société à part, sous la vigoureuse et intolérante protection des Romains. La Formule leur en- levait en même temps leurs anciennes institutions et les soumettait aux règlements des préteurs (2) ; on laissa cepen- dant aux Allobroges, sous le nom latin de magistrats et de sénats, leurs chefs électifs et leurs conseils nationaux (3). Pour le droit de glaive, il resta réservé aux gouverneurs, ce que le Gaulois Crilognal exprimait énergiquemenl, au temps de César, en disant que les habitants de la Province étaient sans cesse exposés à la hache (4). Enfin les magistrats romains furent chargés de connaître des différends entre les Iribus el de rendre la justice dans des espèces d'assises qui portaient le nom légal de Conventus (5). Les Gaulois furent soumis à un impôt (slipendium) qui fut fixé par la Formule même ; mais outre cette taxe ordinaire, chaque préteur pouvait encore établir de nouvelles contribu- tions, même sans l'aveu du sénat (6). Ces charges, qui por- taient sur les denrées et la consommation, pesaient lourde- ment sur les provinciaux, mais elles n'étaient pas les seules contributions extraordinaires que pussent imposer les magis- trats romains. Us pouvaient encore demander des soldats pour toutes les guerres que soutenait la République, el avec ces soldats dont ils fixaient arbitrairement le nombre, de grosses sommes d'argent (stipendia) pour les entretenir et d'énormes quantités de froment pour les nourrir (7). Outre ces soldats (i) Liv.XLV, 17. (2) Commutalis legibus. Cœs. B. G. vu , il,. (3) Cic, Catil. m , 10 ; Cœs. de B, Civ, n i , ïg, (4] Cœs, B. G., vu, 14. (5) Cœs. vu , 7 . (6) Pro Fonteio , y. (7) Cic. pro Fonteio , S