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192                              VARIETES.
 premier rang, M. âiorin a trouvé d'éloqueutes paroles pour exprimer sa
 sympathie d'homme de bien à l'égard des classes souffrantes. Celait se faire
 l'organe fidèle des sentiments de l'Académie. Par le choix des questions
 qu'il met au concours, ce corps érainent témoigne suffisamment que pour
 lui la littérature, l'art, la science ne sont pas les amusements de l'oisiveté
 ni de l'égoïsme, et qu'il entend travailler lui aussi au bien public. M. Tisse-
 rand, professeur à l'école vétérinaire, a lu une histoire animée et intéres-
 sante de l'art qu'il enseigne. Il a touché eu finissant une question qui est
 à la mode, les devoirs de l'homme envers les animaux utiles; et nous avons
 vu avec plaisir qu'il ne tombait pas dans les exagérations qui nous paraissent
 compromettre celte thèse si vraie et si juste.
    M. le docteur Théodore Perrin se faisait entendre pour la première fois
 à l'Académie, et il avait choisi pour son discours de réception un sujet
 très-beau, très-vaste, très-vrai dans son ensemble, mais périlleux par son
 étendue même et parce que la science n'a pu encore en éclairer suffisam-
 ment les détails. Il voulait montrer l'Influence des doctrines et de la civili-
 sation sur la musique. Son discours était moins une démonstration qu'une
 conversation : mais une conversation intéressante, spirituelle, pleine
 d'aperçus ingénieux, de choses bien vues et bien dites ; à tout prendre il
a été fort goûté de l'auditoire qui l'écoutait avec l'attention la plus soute-
nue. Seuls, dit-on , quelques hommes du métier conservent des scrupules,
et nous n'en sommes point surpris. L'honorable orateur avait à juger tant
d'hommes et tant de choses ! Puis la musique est affaire de sentiment ; nulle
part la diversité des goûts n'est plus grande, et le je ne sais quoi plus puis-
sant. Il y a toutefois des vérités certaines : les Sauvages n'ont que des sons,
les Barbares tout au plus des airs ; les peuples civilisés seuls ont une mu-
sique. Ajoutons que les peuples chrétiens ont le privilège de l'harmonie,
comme en peinture celui de la perspective et du clair-obscur. Mais aller
plus loin, et comparer la musique protestante «à la musique catholique,
c'est chose délicate. En tout cas, M. Perrin nous permettra de lui faire
observer qu'en attribuant à l'hérésie et au philosophisme ce qu'il appelle
le vague de la musique allemande, et en donnant Mozart pour exemple , il
tombe dans une double erreur. Mozart, né dans la catholique Salzbourg,
appartenait à une famille pieuse. On a des lettres de son père, Léopold
Mozart, qui recommande à sa femme de faire dire des messes pour la santé
du jeune Wolfgang. Puis , qui a jamais reproché du vague à Mozart ?
N'admirc-t-on pas, au contraire, comment il sait allier une grâce e t une
précision que Rossini n'a pas dépassées à une profondeur à laquelle aucun
italien n'a pu atteindre ? Voilà un exemple des difficultés que présentait le
sujet choisi par M. Perrin. Mais une erreur de détail est loin de détruire
tout ce qu'il y a de vrai, de sensé, d'ingénieux dans ce travail. Complété et
rectifié sur quelques points, nous sommes convaincu qu'il ramènera à ses
idées les plus récalcitrants. Le succès de la brochure ou du livre dépassera
celui du discours.                                         H. HIGNAKD.

   — Nous regrettons de ne pouvoir, faute d'espace , parler convenable-
ment de l'intéressante cérémonie qui a eu lieu dans notre ville le 14 juillet.
S. E. Mgr le Cardinal de Bonald , assisté de Mgr l'Évèque de Saint-Flour
et d'un nombreux clergé, a béni solennellement la première pierre du
grand séminaire qui va s'élever à Saint-Just, sous la direction de notre
habile architecte M. Desjardin. Vne médaille a été frappée à cette occasion.

                                   AfMÊ ViNciTiu?ïrF.R? dîrecteur-gérant.