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LA GAZZETTE FRANÇOISE. 135 de Mars.., qui porte sur le front la terreur du trépas, et, de la seule ombre du fourreau de son espée, semble tuer tous les hommes sans coup frapper... L'invictissime Gendarme..., yssu de Geofroy la grand'dent, etc.., se voyant en possession de vaincre, en estât de combattre et en volonté d'assaillir, part de la main en toute diligence pour se prévaloir de telle occasion. » Il commence par haranguer ses soldats à la manière des héros de Rabelais : « Compagnons, mes amis, moins de paroles et plus d'effets ; pendant que les chiens s'entregrondent, le loup dévore la brebis... Si c'est honneur que d'entreprendre c'est plus encor d'exécuter : hastons-nous vistement, soyons prests et à l'herte(l). « Cependant donc que la garnison l'Heurtonniste (battait les champs), et avoit le cœur à la cuisine, il empoigna fine- ment l'occasion, et, en cela, il n'eut pas beaucoup de peine, car, ayant ti'ouvé la place orpheline de résistance, il s'en em- para en tapinois, comme fit Pathelin de son drap, de l'argent et tout... » Le château pris, le capitaine Gendarme se réjouit à table avec les siens : « Ça, ça faisons ripaille, vie de goulus, à la soupe, garsons, plus loin on se tient de la table plus près on est de son dommage,- tout par escuelle, grand' chère ! » et autres menus propos dans le genre des buveurs qui célèbrent la naissance de Gargantua ; puis, pour refrain de la ballade, ce proverbe fo- résien : « Que va a la chassy per sa placy. « Si que c'estoit un beau passetemps de les voir ainsi rigoler, joyeux comme tambours à nopces, d'avoir trouvé la mère au nid, etc. « Monsieur Gendarme se faisoit de longue veiie remarquer entre ses favorits et plusieurs grands seigneurs (en battant) sa botte à la mode courtisanesque, à faute de meilleure contenance, et, parfois, de mesme que les courtisans, chantoit, siffloit, quand plus il ne sçavoit que dire, voyant à grands pas approcher du (t) De l'italien erta, sentier montueuz, propre aux vinluisuadcs.