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1.00                       LA LONGÉVITÉ.
       Tous deux impérieux, auquel obéirai-je•?
       Sage, si je prolonge ; insensé, si j'abrège ;
       Abrégeons, à la voix du vice ou des plaisirs,
       Cette longue carrière où tendraient mes désirs !;


   Oui, c'est l'humaine loi, même la loi divine,
   Qu'avant l'âge espéré l'arbre se déracine,
   Tombant par la cognée ou l'ouragan des airs ;
   Les pasteurs couronnés chez les peuples divers,.
   Rarement à la guerre opposant une trêve,
   Une part des troupeaux doit périr par le glaive.
   Mais je livre aux savants l'homme en société ;
 - A l'homme individu je borne mon traité!


       Par devoir, par vertu, s'il abrège sa vie,
       Ce n'est pas se tuer, l'homme se sacrifie,
       Martyr du dévoûment et de l'humanité ;
       Entre tous vénérons la sœur de charité !


       L'artiste, le savant, à la voix du génie,
       Epuisant, en son corps, la quantité de vie,
       Mourra, léguant son nom à l'immortalité :
       Le génie est un don chèrement acheté !


       Félicitons Humboldt : sa persistance à vivre
       Serait pour les savants un bel exemple à suivre (] )..
       (Notre doyen le suit : magistrat regretté,
       La loi nouvelle, hostile à la longévité,
       L'exile par l'arrêt d'un extrait baptistaire.
       Mais, on vit couronner Sophocle octogénaire ;
       Mais, Villars et Doria, valeureux combattants,,

  (1) Né en 17G9, M. Mcnoux est du même âge.