Revue du Lyonnais » série 2 - n°11 ( 1855 ) » pp.006

                     LE NID.

Que le vent déchaîné, secouant les rameaux,
Fit entrer la terreur chez le couple d'oiseaux.
Suspendu par des brins au gigantesque faîte,
  Le nid tomba, brisé par la tempête.
Et l'oiseau de pleurer son trésor, son amour,
        Qu'il perdait sans retour...
Un autre oiseau cria, d'un buisson d'aubépine,
        Au père malheureux :

— Vous étiez bien, vous vouliez être mieux,
Et vous avez lassé l'assistance divine !     r
Vous ressemblez, messire, à Jacques, à Thomas,
Qui, bien postés, sans soucis et sans peine,
S'avisent de rêver une meilleure aubaine,
Vont la chercher et ne la trouvent pas.
                               Charles MICHEL.