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214 pensation d'une foule de tribulations domestiques. Elle est enfin le miroir de la coquetterie, et Dieu sait si, en France, il y a de la coquetterie ! Pour les jeunes gens, il est vrai, la danse n'est pas toujours un amusement, un plaisir, mais on danse parce que c'est le genre, quelquefois même on danse mal parce que c'est du bon ton. Et puis n'est-ce pas un moyen de frôler la robe de la dame de ses pensées, de lui presser im- perceptiblement la main, et de lui dire son nom à soi, son prénom même , qu'elle écrit sur un joli petit calepin ? — Pas- sons.— La danse , comme tous les arts , a fait chez nous de grands progrès , et depuis la camargo et le menuet de 1750 , elle a subi tant de changements qu'il serait difficile , à qui l'au- rait vue alors,de lareconnaîtreaujourd'hui, alors même qu'elle n'eut pas troqué sa robe à queue contre un jupon court, et sa poudre contre une couronne de roses. Comme tous les ouvra- ges dramatiques elle s'est dramatisée aussi, elle a voulu avoir son premier, son second , son troisième acte , son exposition et son dénouement. Nos ballets ne sont donc autre chose que la mise en panlomine d'une œuvre quelconque. Ils se divisent en général en deux parties : l'une se compose de danses en chœur quelquefois gracieuses par des effets de scène bien dis- posés , par des combinaisons heureusement amenées. L'au- tre partie est remplie parce qu'on appelle les premiers sujets. Assez ordinairement elle pourrait être retranchée sans nuire à l'action, inutile qu'elle est pour l'intelligence du drame; toute- fois elle mérite sa part d'éloges. De jolis pas exécutés avec cette légèreté qui a valu à notre Taglioni le nom de sylphide; de délicieuses poses plaisent aux yeux et provoquent nos applau- dissements. Cependant, nous devons le dire, ces danses des premiers artistes deviennent souvent fatiguantes par la mono- tonie qui naît de la répétition continuelle des mêmes figures. C'est ainsi qu'on se lasse de voir, après chaque période dan- sante, une pirouette au bout de laquelle le danseur se pose comme pour vous dire : admirez-moi ! Et l'admiration qu'il vous inspire est toute pour le mécanisme de l'art, il n'y en a