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366 SOCIÉTÉS SAVANTES l'Académie par l'Administration municipale, l'orateur fait observer que cette allocation n'était, après tout, qu'une juste compensation des valeurs non restituées du legs Adamoli. Car lorsque, après la Révo- lution, les livres et les manuscrits provenant de ce legs furent restitués à l'Académie, cette restitution ne comprit ni les médailles ni divers objets d'art, ni enfin la somme de 3,500 francs, léguée à l'Académie par le même testateur, et dont les intérêts devaient être consacrés à un prix pour les sciences naturelles. Aujourd'hui, l'Académie, privée de toute allocation et réduite à ses seules ressources, ne peut plus décerner des prix et ouvrir des concours. Séance du 1$ mars 1892. — Présidence de M. Henri Sicard. — Hommages faits à l'Académie, par M. Humberl Mollière : i° Une Excursion à la nouvelle station climatérique de Leyzin; 2° Coup-d'œil sur l'Histoire de l'imprimerie à Lyon au XV* et XVI* siècle; par M. l'abbé Chevalier : Excursion archéologique en Espagne. — M. Léger présente un rapport sur un beau volume, offert par MM. Storck et Martin et inti- tulé : Lyon à l'Exposition universelle. Ce volume renferme d'intéressantes monographies consacrées à l'ameublement, à l'orfèvrerie, aux vitraux et à la broderie. Mais la plus grande place a été donnée à l'étude de la soierie, à l'histoire de ses progrès, de ses ressources, de ses productions incomparables et des transformations qu'a subies, à travers les âges, l'art du façonné. — M. Locard fait connaître le résultat de ses recher- ches sur le véritable sens du mot coquille, appliqué aux fautes commises par les imprimeurs. Ce mot paraît avoir une origine lyonnaise, car les imprimeurs lyonnais étaient qualifiés de seigneurs de la coquille, dans les anciens récits de la Chevauchée de l'Ane. Mais d'où vient son emploi ? Quatre interprétations peuvent être proposées : 1° Les coquilles des pèlerins étant un symbole de purification, on a pu appliquer ce mot à un texte fautif, ayant besoin d'être corrigé ; 2° Le mot de coquille signifierait un texte mauvais, à cause des œuvres, plus que légères, de Guillaume Coquillard, de Reims, souvent imprimées, aux xv e et XVIe siècles; 3° Le troisième sens serait basé sur l'expression technique : Couler en coquille, c'est-à -dire dans un moule creux, comme le sont les caractères d'imprimerie; 4n Enfin une dernière interprétation serait emprunté'; à l'ancienne expression : Vendre ses coquilles, qui rappelle un ancien usage consistant à vendre des coquilles aux pèlerins, n'en ayant