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374 INSCRIPTIONS ANTIQUES. « le gouverneur fit amener les martyrs à son tribu- « nal, voulant » (encore une fois) « les montrer au peu- « pie et lui en donner le spectacle.:., qu'il les interro- « gea de nouveau, fit couper la tête à tous ceux qui se « trouvèrent citoyens romains et envoya les autres aux » bêtes...» cela ne dit, en aucune manière, que les jeux dans lesquels les chrétiers ont accompli leur douloureuse passion soient « ces jeux solennels » dont parle le texte, c'est-à -dire les jeux du culte de Rome et d'Auguste; mais cela dit seulement que le gouverneur, pour offrir une dernière fois au peuple le spectacle du supplice des chrétiens, .profita du moment où le commencement des jeux solennels amenait à Lyon une, prodigieuse quan- tité de monde. Et l'on remarquera que dès longtemps avant ce «commencement des jeux solennels, » dès avant tout le laps de temps assez long, d'après les dé- tails rapportés dans la lettre, qui s'écoula entre l'époque où le gouverneur en référa à l'empereur au sujet des chrétiens citoyens romains et l'époque à laquelle la ré- ponse de l'empereur, qui était à Rome, parvint au gou- verneur, les chrétiens avaient déjà passé, « non pas seu- « lement une fois, ni deux fois, mais plusieurs fois, » parles épreuves de l'amphithéâtre et que plusieurs, no- tamment Maturus et Sanctus y avaient conquis, en ex- pirant dans les tourments, la palme du martyre. Si donc il est démontré, tant sur les termes mêmes de la lettre que par des preuves appuyées par des faits matériels et par le simple raisonnement, qu'il est impossible que le lieu où fut accompli le martyre des chrétiens soit l'am- phithéâtre des jeux de Rome et d'Auguste, je veux dire l'amphithéâtre de la colline Saint-Sébastien, il faut bien