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DES MOULINS A BLE. 193 e commencement, c'est-a-dire au x siècle, a une distance indéterminée. En effet, nous voyons dans l'histoire de celte époque (1) que Fulbert, évèque de Chartres et chancelier de France sous le roi Robert, se plaignit à Richard, duc de Normandie, qu'il y avait des moulins bannaux éloignés de cinq lieues de la demeure des sujets contraints a s'y rendre pour faire moudre leur grain ; car tous les habitants renfermés dans le territoire du ban du moulin ne pouvaient faire moudre que là sous peine de confiscation du blé, du cheval et de la voiture. La position la plus convenable pour servir d'assiette au moulin formait toujours l'objet d'une étude sérieuse ; géné- ralement on les construisait sur des îlots ou sur des piles solidement établies au milieu des rivières ; suivant leur im- portance on les fortifiait par quelques travaux de défense, les mettant ainsi a môme de résister dans un moment donné à une attaque extérieure. Plusieurs auteurs nous ont laissé des détails fort intéres- sants sur la manière dont ces moulins étaient construits et fortifiés ; nous en citerons ici deux ou trois seulement. M. Viollet-Le-Duc dans son Dictionnaire de l'architecture française, ouvrage justement apprécié par tous les savants, nous donne la description très-instructive d'un moulin dé- pendant du château de la reine Blanche, à Melun, et dont la construction date du xuie siècle. Léo Drouyn, dans ses r e - cherches (la Guienne militaire), décrit le moulin de Bagas ou Bagatz établi sur l'un des bras du Drot, département de la Gironde. Bâtie avec soin et fortifiée, cette usine qui date du xrve siècle fonctionne encore malgré son an- cienneté. (1) Voyez Diclionnailre historique îles mœurs, usage» et coutumes de» Français, t. I, p. 212, au mot BANALITÉ. 13