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                       VISITE AU SALON.                    253

h mon estime ; celle-lh il faut la chercher dans la dernière
salle, perdue à cause de ses petites dimensions au milieu des
grands cadres: un simple bouquet de violettes dans un verre
d'éau, par M. Montessuy, une aquarelle, point d'autre fond
que le papier blanc. Les violettes sont parfaites de velouté,
de fraîcheur, on dirait presque de parfum ; le verre et l'eau
sont d'une transparence d'autant plus surprenante qu'elle
est exécutée avec peu de chose. C'est ravissant.
   Le Bivouac gelé, de M, Protais. Horrible! non le tableau,
mais le sujet, apte a donner le cauchemar. Pour pendant
Y Hiver de M. Ànligna, une femme morte de froid. Tout
cela n'est pas gai et quand on a autant de talent et que l'on
veut peindre la mort, ce que je suis loin de blâmer, il faudrait
corriger par une pensée chrétienne ou au moins philoso-
phique ce que la dissolution de la matière a de repoussant,
et se rappeler, en la retraçant cette sublime phrase de la
préface des morts : Dissolulà terreslris hujus habitalionis
clomo, Å“terna in CÅ“lis habitalio comparaiur.
   M. Cabanel. Une Florentine, exécutée avec une certaine
adresse et l'aplomb d'un artiste qui sait. La figure manque de
modelé etde relief; la couleur est molle; type de fantaisie à
classer avec les vignettes anglaises. Je préfère de beaucoup
le type d'Abyssinienne de M. Clément, original et rendu avec
énergie, et la fête de M. de Boucherville qui a nom Mariha,
étude chaude de tons, où la vie se révèle, où la chair est vrai-
ment chair. Du même M. Clément, on admire les Fêtes du
Bayram au Caire,fineet lumineuse composition. De M. Gide
une scène bien composée et d'un coloris brillant.
    M. Dangùin a gravé le célèbre tableau du Titien, représen-
tant sa maîtresse a sa toilette. C'est une superbe planche;
M. Danguin soutient avec honneur le renom de notre
école de gravure et son nom pourra s'ajouter à la liste des
graveurs lyonnais, les Audran et les Drevet. Sa manière