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                      POÉSIE

   UNE HISTOIRE DU BON VIEUX TEMPS

                      ÉPITHALAME.




Dans un vieux manuscrit chargé d'enluminures,
     Du temps passé parmi cent aventures,
Je lisais ce récit de vaillance et d'amour
     Qu'en un castel narrait un troubadour :

     Au temps jadis, au beau pays de France,
     Jeune beauté qui charmait tous les yeux,
Fit, d'un de ses regards, au tendre cœur d'un preux
     Large blessure et cuisante souffrance.

     Le chevalier se mourait chaque jour.
Intrépide au tournoi, mais tremblant près des dames,
     Il se laissait consumer par les flammes
     D'un trop prudent ou trop discret amour.

    Un enchanteur eut pitié de sa peine
Et lui dit : Chevalier, pourquoi ces vains soupirs ?
Aimerez sans espoir, tant que la châtelaine
Ne saura votre amour, vos vœux et vos désirs.

— Cent fois j'ai, sans émoi, combattu l'infidèle;
Occis le Sarrazin d'un bras sûr et vaillant ;
Bon enchanteur, dis-moi pourquoi je sens, près d'elle,
Ma voix près de s'éteindre et mon cœur défaillant?
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