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                         LA SUA VIOLA.                      457

alors que Stella est dans Je malheur, alors que mes conso-
lations peuvent être de quelque prix pour elle... 0 Marco,
vous m'avez parlé, il y a quelques instants, en homme fort,
en homme dévoué, et c'est vous maintenant qui me conseil-
lez la faiblesse et l'égoïsme!...
   — Eh bien, soit ! je- ne m'opposerai pas davantage à l'ac-
complissement de votre dessein. D'ailleurs, les dangers que
vous voulez affronter ne sont guère plus grands que ceux que
vous courez en restant ici; car mes compagnons viendront
m'y chercher, et je ne pourrais point vous soustraire à leur
vengeance s'ils vous y trouvaient. Parlez donc, je ne vous
reliens plus. Mais ralentissez votre marche de manière à
n'arriver que le soir, afin que l'obscurité vous protège. Evi-
tez, du reste, le chemin direct que voilà en face de nous pour
vous tenir avec soin dans le sentier détourné que je vais vous
indiquer. Vous y serez moins exposé aux rencontres dange-
reuses.
   Marco ajouta ensuite quelques détails sur la direction à
suivre et sur les précautions à prendre pour arriver vers
Stella. Puis il sortit d'une sorte de gibecière quelques ali-
ments qu'il partagea avec Etienne; et, après lui avoir serré
la main, il le vit s'éloigner et disparaître dans les contours
du sentier qu'il venait de lui indiquer.
   Il était temps qu'ils se séparassent ; car, à peine une heure
fut-elle écoulée, que quelques-uns des compagnons de
Marco arrivèrent vers lui, précédés de deux énormes
chiens.
   — Nous te cherchons, lui dirent-ils, et nous avons deviné
que lu devais avoir été blessé cette nuit.
   — Je le suis à la jambe, répondit Marco, mais ce ne sera
pas grave. 11 faudra pourtant que vous me portiez.
   Nous sommes venus pour cela, répliquèrent-ils.
   El après s'être reposés quelques instants, ils construisirent