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412                     BIBLIOGRAPHIE.

la fidélité scrupuleuse d'un chroniqueur consciencieux.
Nous tenons pour certaines les longues veilles et les im-
menses recherches qui ont été mises par lui au service de
son Å“uvre.
   En second lieu, M. de la Rochette s'abandonne trop
facilement à sa bienveillance naturelle dans l'appréciation
de certains actes des épiscopats qu'il retrace et qu'il juge.
Ses sentences d'historien sur plusieurs prélats maçonnais
sont empreintes d'une indulgence exagérée. On sait bien
que sur une longue liste de soixante-dix-neuf évêques, tous
n'ont pas été impeccables, et, que plusieurs ont dû, surtout
aux époques de trouble et d'agitation, payer leur tribut à
l'imperfection humaine. Il faut savoir le dire. J'eusse
aimé à voir l'orateur moins uniforme dans la dispensation
de l'excuse, marquer d'un trait plus viril et plus énergique
les fautes commises par ceux de ces pasteurs qui- n'ont
pas été à la hauteur de leur divine mission. L'Eglise de
Mâcon compte assez de saints personnages pour qu'on
puisse infliger le blâme aux rares prélats qui l'ont mérité
en la gouvernant mal.
   Les Pères de l'Eglise nous ont laissé en ce genre des
modèles bien faits pour régler le ton des écrivains posté-
rieurs , et l'on est étonné quelquefois, en lisant saint
Jérôme, de l'indignation fougueuse et de la franche sévé-
rité avec lesquelles il morigène et fustige les prélats et les
clercs de son temps qui ne marchaient pas droit dans les
voies du Seigneur. J'eusse, je le répète, voulu voir frapper
de réprobation ces évêques maçonnais q u i , aux temps
lamentables des guerres de religion, désertaient leur dio-
 cèse et abandonnaient leurs troupeaux aux horreurs de la
 guerre, du pillage, et de tous les fléaux accumulés. Ils
 oubliaient qu'à ces époques funestes la place de l'évêque
 est au pied de l'autel ensanglanté, et que sa gloire est d'y
 attendre le coup de hache de saint Thomas de Cantorbéry
 ou le coup de sabre du faubourien se ruant à l'Abbaye.
 J'eusse enfin voulu voir réprouver aussi cet abus trop