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272                   LES BERGES DE t,.\ S\ÔNK.

cercle, e t c . , marteaux, molettes , grattoirs, scies, grands
couteaux h retouches, e t c . , instruments et emmanchures
en bois de cerf, ossements de bœuf, de cheval, de cerf, de
mouton, de cochon ou de sanglier (t), e t c . C'est, en un
mot, tout ce qu'on rencontre dans les stations du même âge
des palafittes suisses. Mais je ne prétends pas assimiler nos
gisements des bords de la Saône aux constructions lacus-
tres sur pilotis, comme l'ont fait cependant quelques archéo-
logues (2). Je déclare n'avoir au contraire trouvé nulle part
la moindre trace de nature à soutenir cette opinion, que je
considère jusqu'à preuve du contraire comme mal fondée.
Pas une de nos stations bien caractérisées de l'époque de
la pierre polie ou du bronze ne renferme des restes de
pilotis (3). D'ailleurs les crues et les débordements de la
rivière rendraient évidemment ce genre de construction
absolument impraticable, et les pilotis qu'on a retrouvés sur
plusieurs points doivent avoir une toute autre origine.
   Gomme les stations du bronze, celles de la pierre polie
sont généralement sur la rive gauche et concentrées entre
Mâcon et Tournus, a l'exception de deux belles stations :

   (1) Le genre Sus domine notablement dans toutes les stations préhisto-
riques des bords de la Saône. L'histoire nous montre, en effet, les Celtes
se nourrissant spécialement de porc et de sanglier.
   (2) Voir : Docteur L. Marchant, Notice sur diver$ instruments en pierre,
os et corne de cerf, de l'époque des palafittes ou habitations lacustres,
trouvés dans la Saône. Dijon 1866.
    (3) On ne trouve pas davantage dans les stations inférieures à la couche
romaine de traces de murs, ce qui est conforme à l'histoire qui nous re-
présente les Celtes comme ignorant l'art de construire des maisons en
pierre. Toutes nos stations ne devaient être d'ailleurs que des établisse-
ments temporaires, habités entre deux crues de la rivière. Quelques-unes
consistent simplement en un foyer, établi sur le sol ou dans une petite
fosse, indice d'un campement de chasse ou d'une halte de nuit. On ne
trouve plus guère que d'étroits foyers au-dessous de 2 mètres.