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MONOGIUl'HIE DE L'ÉGLISE DE BROU. 213 montrer à ses lecteurs comment l'église de Brou participe, tout a la fois, des arts français, italien et allemand. On dirait que l'auteur se place sur un terrain où il ne se sent pas le pied bien sûr, et qu'il s'efforce de faire voir ce qu'il n'aper- çoit pas très-nettement lui-même. « Entre l'Italie, l'Allemagne et la France, dit-il, la Bresse « est, comme un de ces charmants lacs de la Suisse, en- ci caissée entre trois hautes montagnes. Celte" église de a Brou, bâtie par une princesse allemande, et placée sur les « confins de la France et de l'Italie, offre l'art italien dans « toute sa pureté, l'art français dans toute sa beauté, et « l'art allemand dans toute sa richesse. La raideur italienne « y est assouplie par le mouvement et Yattiliide articulée de a f Allemagne; mais ce mouvement est réglé par le goût « français, ce qui l'empêche d'être trop forcé. Dans l'orne- « mentation, les feuilles nombreuses qui tapissent les frises, « qui courent sur les rampants, qui couronnent les som- « mets des pignons et des pinacles, sont larges et a re- « troussis piqué comme les feuilles et toute la végétation « qui ornent les manuscrits a miniatures italiennes ; mais « elles sont abondantes et touffues comme en Allemagne, " et elles ont la tournure charmante des feuilles de Yart « français. Toute l'ornementation de Brou est un tour de « force allemand que tempère la sévérité italienne et que « rend gracieux la délicatesse française; c'est une église « éclectique et qui prend à trois principales nations ce qui « les distingue avantageusement sous le rapport de l'art. » Tout cela est écrit élégamment, il est vrai, mais on con- viendra aussi que les distinctions prises dans un sens trop général, sont vagues, indéterminées et d'une justification difficile. C'est ce que l'on peut appeler un tour de force de subtilité plutôt qu'une démonstration concluante. II y a certainement, dans l'architecture de l'église de