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332 ÉTUDE SUR L'EXPOSITION réalisme plat et bête. Le manque de tradition et de style ne pouvant plus se perpétuer de maîtres a élèves comme dans les grandes écoles,devait nécessairement produire cette pro- fusion de médiocrités qui portera un coup mortel à l'art, si elle continue encore quelque temps. Cependant cette chaste figure, qui, comme la muse anti- que, préside aux destinées de l'art moderne,ne peut mourir. Elle sommeille isolée loin des bruits de la foule ; un jour ou l'autre, elle se réveillera plus radieuse que jamais, couron- nant de lauriers l'artiste de génie. En attendant, le devoir de la critique est d'enrayer ces tendances matérialistes d'un art qui a toujours demandé ses plus belles inspirations a la pensée chrétienne. Heureuse si elle peut se consoler de ses déceptions en signalant de temps à autre des artistes assez consciencieux pour dédaigner les faveurs d'une popularité passagère, et servir de guide à ceux qui ont la ferme volonté de suivre la vérité, sans cueillir le long du chemin quelques fleurs éphémères de célébrité qui se faneraient le lendemain de leur triomphe. Leur persévérance sera peut-être un jour récompensée quand avec un esprit élevé et mûri par la raison froide et calme de l'expérience, ils trouveront un pinceau pour pein- dre, comme Paul Delaroche,l'hémicycle du palais des Beaux- Arts, comme Ary Schœffer, saint Augustin et sainte Moni- que,composition empreinte d'un sentiment si profond de phi- losophie chrétienne et d'idéalisme. Union de deux âmes pures s'élançant avec l'ardeur de la foi vers les horizons d'un monde meilleur. Si cette théorie du spiritualisme des arts avait eu besoin d'un argument au salon de cette année, elle l'aurait trouvé dans le tableau de Cabanel , qui a été si remarqué. Dans les yeux de cette jeune Florentine où se [peint une sensibilité fiévreuse, l'artiste a jeté l'éclair de la vie,