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                         POESIE
                     StJft LA PLAGE.
  C'est toujours ainsi     près de la mer bleue
  Je rêve à Peau-d'Ane et m'en vais songeant
  Que ce drap d'azur tout lamé d'argent
  Pourrait bien lui faire une robe à queue.
  Pour voir s'étaler ce tapis changeant,
  Je viens d'accomplir ma troisième lieue ;
  En moi j'ai senti, tout en voyageant,
  Renaître une fleur que je croyais feue.
  La fleur du s o n n e t . . . . vite cueillons-la !...
  J'en ai pris quatorze et j'ai fait un plat
  Sans savoir comment on les assaisonne.
  Je sais à Lyon un cuisinier fin
  Qui les accommode en soupirs de none,
  Dont on croque un cent, lorsqu'on n'a plus faim. *
                                                   DoOCET.

             .ODI PROFANUM VULGUS.
Dites-moi, je vous prie, où se porte la foule,
Le bazar où se voit la grande nouveauté,
Le théâtre où le drame en faveur se déroule.
Vous y courez ? merci ! je vais d'autre côté.
Dans le total humain réfractaire unité,
Je cède en protestant au nombre qui me foule;
Sous la coulée ardente, impatient du moule,
Ainsi gronde au creuset un métal révolté.
' Dites-moi, je vous prie, où nul être ne passe,
  Où tout manque, et le jour, et le bruit, et l'espace.
  Vous l'ignorez ? c'est bien ! j'irai donc en ce lieu.
Qu'il soit morne désert, chaos nu, nuit profonde,
J'y mettrai du soleil, des voix, et tout un monde;
Car je sais la magie, et mon maître fut Dieu !
                                         Joséphin SODLART.
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