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38             NOTRK-DAMK DE LA PLAT1ËRE.



                           II.

    Saint Ruf, qui, selon les chroniques, fut le premier
évèque d'Avignon, passe pour être né à Cyrène (Lybie),
de Simon dit le Cyrénéen, le même qui, selon le té-
moignage des évangélistes, aida le Christ à porter sa
croix. Simon ayant été admis, avec ses deux fils Ruf et
Alexandre, au nombre des 72 disciples de Jésus, Ruf de-
vint évêque de Thèbes, et suivit (ajoute la légende)
saint Paul à Rome et en Espagne, où cet apôtre l'établit
chef de l'Eglise naissante de Tortose. Il passa ensuite les
Pyrénées, et vint de Narbonne à Avignon, où il jeta les
fondements de la foi sur' les débris du paganisme. Il
fit, dit-on, bâtir sur le rocher une chapelle (là où, quel-
ques siècles plus tard, la tradition raconte que Charle-
 magne fit élever la basilique de N.-D. des Doms) et
 mourut, après vingt-cinq ans d'épiscopat, vers l'an 90,
 le 24 novembre, jour de la célébration de sa fêle à
 Avignon, dans l'église d'un monastère qu'il avait
 fait bâtir hors des murs de la ville, du côté de la
 Durance. Ce monastère, qui devint l'abbaye de Saint-
 Ruf et la principale maison de l'ordre, fut ruiné dans
 le ixe siècle par les Sarazins, puis fut'cédé, en 1038,
  par Benoit, évêque d'Avignon à quatre chanoines,
  qui voulurent y vivre selon une réforme qu'ils avaient
  adoptée. Cette abbaye se soutint dès lors avec répu-
  tation, jusqu'au commencement du xnie siècle, époque
  où les troubles survenus à l'occasion des Albigeois
  obligèrent à en transporter le titre à Valence. C'est
  alors que les reliques de saint Ruf furent déposées dans