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                            L'AGER GOFIACENSIS.                         345

Or, si le nom de cet homme est quelquefois d'origine
barbare, le plus souvent il est gallo-romain, comme Be-
nedictus ou Marcellinus (1), et c'est dans cette classe
malheureuse que nous retrouvons le plus sûrement la
race gallo-romaine, car la condition de colon est héré-
ditaire jusqu'au jour de l'affranchissement, qui se fait
attendre souvent pendant des siècles.


    VII. MOEURS DE LA POPULATION DE L'AGER GOFIA-
                 CENSIS AUX Xe ET XI e         SIÈCLES.



   Le fait le plus saisissant qui ressort de la lecture des
cartulaires, c'est l'esprit de foi et de piété qui anime la
population de Vager Gofiacensis à l'époque qui nous
occupe. Elle est pauvre, souffrante, elle obtient avec
peine delà terre les ressources de la vie de chaque jour,
et cependant elle se dépouille sans regret de ses biens
pour enrichir les églises et les monastères. Presque tou-
jours les donations sont faites sans conditions ; rarement
il est fait réserve de l'usufruit ; plus rarement encore on
voit stipulé un retour en argent (2). Ici le donateur aban-
donne tout ce qui lui est cher : femme, enfants, ri-
chesses, pour se consacrer à Dieu dans un monastère (3);
ailleurs, c'est un père et une mère qui mettent leur fils

manso       cum appenditiis et hominibus illic de g entibus (Sav. ch. 800).
  (1) Ego Nlono curtilos duos quos Leotardus et Bencdictus cxcolunt.
(Sav. ch. 341)... et quidquid Marcellinus excolere videtur (ch. 360).
  (2) Sav. ch. ,i52, 871.
  (3) Sav. ch. 800.