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344                   L'AGER G0F1ACENSIS.

père. S'il en est autrement, soyez convaincu que l'un de
ses auteurs porte un nom gallo-romain; il y a quelques
exceptions sans doute, mais elles sont rares.
   Du reste, il est certain pareillement que les alleux et
les bénéfices sont aux mains des descendants des conqué-
rants du Ve siècle. Aussi ne voit-on jamais,dans nos con-
trées, un possesseur defief,un chevalier, miles, porter
un nom gallo-romain, comme Justus ou Stephanus. Son
nom à lui sera Adon, Hugues ou Bérard. Il y a dans ce
fait un indice indubitable de la persistance de la race
barbare à se perpétuer dans la possession des terres.
Quant au mélange des races, il ne semble pas encore un
fait consommé, car c'est à peine si nous parvenons à
compter le tiers des mariages où les époux soient d'ori-
gine différente, encore est-il à remarquer que dans ces
unions le nom gallo-romain est toujours porté par la
 femme.
    De tout ce qui précède, il faudrait se garder de con-
 clure qu'au Xe siècle, l'élément barbare prédomine au
sein de la population de Vager Gofiacensis. Nous sommes
convaincu du contraire. Cela prouve seulement qu'à
 cette époque la propriété territoriale se trouve encore,
 pour la plus grande partie, aux mains des descendants
 de ceux qui s'en sont emparés lors de la conquête.
    Quant à la population indigène, elle n'a pas recouvré
 encore tout ce qu'elle a perdu ; à elle le tiers des terres,
 à elle surtout la condition de colon ou de serf attaché à
 la glèbe. Souvent, en effet, il arrive que le bien donné
 au monastère est livré avec le colon qui le cultive (1).

  (1) Ego Renco dono aliquid de hereditate mea... hoc est medietas de