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308                         GABRIEL TYR.
traduisait l'histoire du Christ, résumée par l'institution de
l'Eucharistie.
   Gabriel Tyr se présenta à Orsel,qui l'accueillit affectueu-
sement et, après quelque temps de leçons, en fit son colla-
borateur. Collaboration si douce pour le disciple qu'elle
put se prolonger pendant plus de dix ans, sans qu'il ait ja-
mais songé à la rompre. Tyr n'était pas de cette famille
 d'esprits tourmentés, ou très-inquiets, ou très-puissants ,
 pour qui l'isolement est une nécessité. Sa nature le portait
 à se discipliner sous la double autorité du savoir et de la
 conscience. Des preuves de savoir, Orsel en avait déjà
 donné (1); des preuves de conscience, il en donnait tous
 les jours dans ce soin scrupuleux avec lequel il préparait
la moindre des compositions de sa chapelle.
    La mort d'Orsel (1850) put seule briser l'étroite commu-
 nauté du disciple et du maître.
   Tyr acheva quelques panneaux de la chapelle de la
 Vierge qu'avait commencés la main d'Orsel. D'autres pan-
 neaux restèrent vides, comme pour attester qu'il s'est
 trouvé en France un homme, si jaloux de perfection, qu'a-
 près seize années d'un constant labeur, il a dû encore lais-
 ser une œuvre incomplète.

  Les exigences de la vie de chaque jour ramenèrent Tyr
en province, où l'aisance lui apparaissait comme un m i -
rage. Il y fit quelques portraits, quelques tableaux, quel-
ques esquisses pour des peintres verriers, et rencontra, un
peu tard il est vrai, des congrégations religieuses qui lui
confièrent les murs, jusque-là muets, de leur oratoire.
  Il décora, aux Chartreux de Lyon, les deux absides laté-
rales de la chapelle des Dames de Saint-Joseph, les deux
tympans d'ogives aveugles de la chapelle du Pensionnat; à
Mongré, la vaste abside de la chapelle des Jésuites.
   Les sujets choisis sont d'ordre différent. Des scènes se

  (1) Moïse. — Le Bien et le Mal.