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274 LES BERGES DE LA. SAÔNE.
naires. Des forêts entières y sont enfouies ; on n'y trouve
guère que des coquilles paludéennes et de grands amas
d'ossements d'animaux quaternaires, parmi lesquels le mam-
mouth. Un fragment de crâne humain, recueilli devant moi,
à ce niveau, par M. de Ferry (port d'Ouroux), a été déter-
miné par M. Pruner-Bey comme pouvant se rapporter à l'âge
du Renne. Sur certains points apparaissent de petits lits
tourbeux ou des bancs de sable fin et de gravier ; mais ces
couches étant presque toujours'submergées, leur étude est
très-difficile.
11 résulte de ce qui précède, que les berges de la Saône
nous ont fourni une série h peu près complète de gisements
de tous les âges, depuis l'époque de la pierre polie jusqu'il
l'époque romaine. L'étude des poteries en particulier nous
conduit à une conclusion importante, c'est que les différents
étages sont liés entre eux par des transitions insensibles,
dont on retrouve tous les types intermédiaires ; que d'ail-
leurs l'apogée de chaque âge est caractérisé par des types
dominants et presque exclusifs. Ce sont donc autant de ter-
mes de comparaison excellents.
Nous remarquerons de plus : 1° que presque toutes les
stations explorées (a l'exception des stations romaines) sont
sur la rive gauche ; 2° qu'elles paraissent concentrées entre
Chalon et Mâcon et sont très-rares en aval de Mâcon ; 3° que
les étages de la pierre polie et du bronze sont les plus dé-
veloppés ; 4° que les stations des temps celtiques de l'âge
du ter sont très-rares ; 5° que la couche romaine apparaît
partout, sur les deux rives, avec un assez grand développe-
ment ; qu'enfin le moyen-âge ne semble pas avoir laissé de
traces. En résumé, il y a comme des lacunes correspondant
'au moyen-âge, aux temps celtiques de l'époque du fer, et
aux temps antérieurs k la pierre polie. Ces lacunes peu-
vent s'expliquer peut-être par l'histoire, filles représentent