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LES BERGES DE LA SAONE. 275 des époques de trouble et d'agitation, où les plaines et les campagnes étaient abandonnées pour des asiles plus sûrs dans les villes ou sur les lieux élevés. C'est ce qui arriva, par exemple, après les grandes invasions barbares de l'an- née 406, où tous les établissements gallo-romains furent brûlés et détruits ; où les populations n'eurent d'autre re- fuge que les cités fortifiées ou les camps retranchés qu'on éleva a la hâte dans les montagnes. La vallée de la Saône fut plus que toute autre balayée par ces grandes inonda- tions humaines, et nous ne devons point être surpris du vide immense qui se produisit tout à coup et dont nous re- trouvons la trace. Le régime de la violence inauguré par les barbares, accourus du fond de la Germanie, se con- tinua pendant une grande partie du moyen-âge. On se grou- pait autour des châteaux et des villes, et personne n'osait s'aventurer à construire une demeure dans les grands bois ou dans les plaines qui couvraient les deux rives de la Saône. Dès-lors la vague n'eut plus rien a enfouir dans son musée boueux. Peut-être en lut-il de même aux temps celtiques posté- rieurs à l'âge du bronze. Quant aux époques antérieures a la pierre polie, j'ai dit pourquoi le fond de la vallée n'était pas habitable alors. Il me reste a établir la chronologie de nos gisements ; ce que je vais essayer malgré les difficultés de la question, à l'aide des données précédentes. Considérant que la couche romaine s'est trouvée enfouie a un mètre de profondeur dans l'espace de 1500 à 1800 ans, il semble qu'on puisse en dé- duire l'âge approximatif de chaque période, d'après les ni- veaux correspondants. On arrive ainsi aux résultats suivants : Epoque romaine (lœ) 1500a 1800 ans. m m Epoque du fer celtique (l -l 50) 1800 a2700 ans.