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•270 LES BERCES DE LA SAONE. main et polie encore humide, à l'aide d'un petit instrument probablement en bois ou en os, dont on distingue parfai- tement le travail, consistant en petites facettes,en stries irré- gulières; nulle part on n'y voit les stries régulièrement concentriques du travail au tour; toutes ces poteries ont été déterminées par M. de Mortillet comme se rapportant à l'âge de bronze, et leur niveau, compris entre l œ 30 et l m 50, ne fait que confirmer cette conclusion. 11 existe deux belles stations de cette époque : l'une en amont du port de Thois- sey (Ain); l'autre; en aval du port d'Ouroux (Saône-et-Loire). M. de Ferry a recueilli dans la station de Thoissey, à lm30 de profondeur, un fragment de bracelet de bronze massif, à large ouverture, avec crête a l'extrémité, ce qui est un type de l'âge du bronze. Les poteries fines et noires dont j'ai parlé plus haut, cor- respondent aux couches supérieures de ce que je considère comme l'étage du bronze, comprises entre l ^ O et l m 40. Si l'on descend plus bas, on trouve les mêmes poteries fines mélangées de débris de grands vases en terre jaune, gros- sière, épaisse, pétrie de grains de quartz, polie à grands coups sur la pâte humide, et ornée de bandes rapportées en forme de bords de tarte, ou d'impressions grossières des doigts ou des ongles, paraissant appartenir a de petites mains de femmes ou d'enfants. Quelques vases sont pourvus d'anses rudimentaires en forme de mamelon, percées quel- quefois d'un trou de suspension pour passer une corde. Le silex, qui manque absolument dans les couches supé- rieures, apparaît sous forme d'éclats (1). Plus bas encore, à la profondeur moyenne de l m 50, la (1) M. de Ferry a recueilli uneflècheen silex au-dessus de la couche de l'âge du bronze de Thoissey. Mais peut-on tirer une conclusion d'un fait isolé? N'était-ce point un niveau accidentel ?