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T.ES BERGES DE LA SAÔNE. 27] poterie fine elle-même prend une teinte jaune ou brune, ana- logue à celle de la grosse poterie. A peine rencontre-t-on quelques fragments des vases noirs et fins des couches supé- rieures. Nous sommes a la base de l'âge de bronze. Le silex abonde non-seulement en éclats, mais déjà travaillé en forme de flèches, de grattoirs, de couteaux à retouches. Ces sta- tions de l'âge du bronze inférieur sont extrêmement déve- loppées sur la rive gauche,enavaldu port de Yézines et entre Vézines et Asnières; on les retrouve j-usqu'en amont de Fleur- ville. Enfla j'ai observé un gisement de cet âge en place a Om50 au-dessous d'une station romaine , soit a lra50 de profon- deur, a Rivière (Rhône). Si l'on descend a un niveau inférieur encore, on ne ren- contre plus que la grosse poterie jaune mêlée a une grande quantité de silex. On entre en plein régime de la pierre polie, dont le plus grand développement est à 2m de profondeur, soit a 2m50 de hauteur à l'échelle du pont de Mâcon. La po- terie est des plus barbares, sans ornement, et polie sur les deux faces a larges méplats, ce qui la distingue de la poterie du bronze qui est polie a petites facettes ; les bords, au lieu d'être profilés en biseau, sont irrégulièrement arrondis. Les stations de l'âge de la pierre polie ou néolithiques m'ont fourni un grand nombre d'objets dont les berges étaient jonchées, lors des premières explorations que j'entrepris , il y a un an environ, en même temps que M. de Ferry. Tous les types possibles étaient représentés : haches polies de toute grandeur et de substances très-diverses (1), pointes de toutes formes, à ailerons, en feuilles, a pédoncule, car- rées, en losange, triangulaires, à base évidée en demi- (1) Mais elles paraissent toutes appartenir à des matériaux du pays ; soit qu'on les ait empruntées aux roches du Maçonnais , soit qu'on les ait tirées des galets de la Saône ou du diluvium alpin de la Bresse.