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246 VISITE AU SALON. de là , réveil ou atonie et parfois, hélas! éclipse totale. Un appel sommaire : M.Jppian, de beaux fusains; Halte à Ros~ sillon, un de ses meilleurs paysages, plus profond, plus gras de touche, mieux choisi comme site. M. Bail avec un Inté- rieur rusliqus; de la lumière, du vrai soleil qui effleure un banc et une table, des pois vernissés avec leurs reflets, et quelle chaise ! Mais plus surprenante encore était cette théière en faïence bleue portée par une carriériste, exposée chez M. Duserre ; elle semblait sortir de la toile et percer la glace du magasin. C'était un tour de force sans égal de relief et de modelé. De M. Bertrand une esquisse qui pourra devenir un tableau important. Des peintres de fleurs ; comme toujours ils abondent et excellent. Les uns ont gardé la tradition pom- peuse et la végétation luxuriante de l'école,de M. Saint-Jean. Pourtant M. fays brille par son absence; mais il y a M. Mai- siat, plus flou et plus doré; M. Bruyas, MmePuyroche-?Fagner, M. Dupasquier, frais et délicat, M. Reignicr, un maître en fait d'arrangement; MM. Perrachon, Pizzety, Cliabal, Bon- thoux, Grobon, Lépagnez ; de ce dernier, il y a en outre un joli paysage. Les natures morles tiennent le haut du pavé. Ce genre est en faveur. Peu d'idées au fond, il n'est pas nécessaire de se creuser la tête pour trouver un sujet émouvant, ni d'étudier l'histoire pour en retracer les annales ; tout est bon pourvu que ce soit riche en couleur. Il faut gémir à coup sûr de l'af- faiblissement graduel du genre noble dans les arts. On oublie trop le but pour le moyen, l'esprit pour la matière; avouons néanmoins, de bonne grâce, que la pratique de l'art, en ce qui concerne son côté matériel, la couleur, eot arrivée a un progrès dans la peinture comme dans la musique, si nous prenons le point de départ à la fin du xviue siècle, clôture d'une période tout à fait distincte. Celle que nous commen-