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MONOGRAPHIE DE L'ÉGLISE DE BJIOU. 219
selet, on a relevé de 4 pieds les murs de la grande nef et de
6 pieds ceux de l'abside. Celle-ci a vu, de ce coup, ses pro-
portions modifiées d'une manière fâcheuse, et ses contre-
forts mutilés dans leurs amortissements, car il a fallu les sur-
hausser en mêjne temps que les murs, et ce travail a été
exécuté avec un sans-façon déplorable. Je ne doute pas que
dans les importantes restaurations dont l'église de Brou est
l'objet depuis bien des années, l'attention de l'habile archi-
tecte qui les dirige n'ait été éveillée sur ce point et qu'il n'y
porte remède lorsqu'il le jugera opportun.
Il ne sera pas non plus sans intérêt de faire connaître,
d'après les indications du savant monographe, les noms des
principaux personnages qui ont pris part a la construction
de l'église de Brou : peut-être aussi, M. Didron veut-il jus-
tifier par Ta son opinion favorite, relativement à la triple in-
fluence artistique de la France, de l'Italie et de l'AHem;igne,
dont serait empreinte l'architecture du monument.
« Jean Perréal, dit-il, peintre du roi Louis XII et archi-
« tecte, dressa les plans de Brou et fit un projet complet.
« C'est d'après ce projet et ces plans que des artistes fran-
« çais, François Bastien, de Tours; Philippe, ou Jean, de
« Chartres; peut-être André Colomban, de Dijon; peut-être
« deux architectes lorrains, ont élevé l'édifice. Sous eux et
» avec eux, sous leur direction ou avec leur concours,
« Louis Vamboglem, chef des ouvriers, ou architecte alle-
« mand de naissance , bâtit également cette église. Michel
« Colombe, de Tours, François Colombe, neveu de Michel,
« Benoît de Serins, Conrad Meyt, suisse d'origine, Thomas
» Meyt, frère de Conrad, ébauchent ou achèvent les statues
« et l'ornementation auxquelles travaillent aussi les Italiens
« Gilles Vambelli et Onufre Campitoglio. D'autres Français,
« Jean de Louans, Jean Rollin, Ame Picard, Amé Carré,
« taillent des figures, modèlent des ornements, sculptent