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           „               SAMUEL SORBIÈRE.                             135

24 ans après la mort de Sorbière est-il suffisant pour'jus-
tifier l'assertion de P. Niceron (1) ?
    On lit dans la Biographie universelle : « Habile a s'entre-
mêler dans les discussions des savants, Sorbière fut quel-
ques fois leur médiateur, et non moins doué du talent de saisir
leurs idées, soit dans la conversation, soit dans leur corres-
pondances, il les colportait des uns aux autres comme
siennes (2), et se fit ainsi pendant quelque temps, même
auprès des plus éclairés, une sorte de réputation. Plusieurs,
tels que Patin, Hobbes, Baluze, etc., lui dédièrent des ou-
vrages... »
    Après la mort de Sorbière, Henri, son fils et l'héritier de ses
manuscrits, en fit imprimer quelques-uns, mais de peu d'im-
portance, Celui-ci entre autres : Avis à un jeune médecin
sur la manière dont il doit se comporter en la pratique de la
médecine; Lyon, Offray, 1672, in-12.
    11 est beaucoup à regretter qu'un manuscrit de plus de
800 pages in-folio soit resté inédit; c'est un recueil de lettres
écrites à Sorbière par des savants français et étrangers. Ce
manuscrit était en 1730 entre les mains de M. d'Aurier,

   (1) L'auteur des Trois siècles de laLitt, le médecin Sabatier, a porté de
Sorbière ce singulier jugement : « Espèce de Chrysologue, il raisonnoit
sur tout sans rien approfondir. . . son humeur, naturellement satyrique,
perce dans ses écrits sans annoncer aucun talent pour la bonne plaisanterie.
Quelques-unes de ses lettres sont cependant préférables à celles de Guy
Patin. Il est le même dans la relation de ses voyages, où la hardiesse et la
satyre se permettent encore un plus libre essor.. . »
   (2) Feu Delandine, qui le plus souvent se gardait bien d'indiquer les
sources où il puisait, a dit que Sorbière « se trouvant en correspondance
avec Hobbes et Gassendi, et n'ayant pas un grand savoir en métaphysique,
écrivait à l'un ce que l'autre lui mandait ; . . . Ainsi Hobbes recevait sous
le nom de Sorbière, les questions de Gassendi et Sorbière, après avoir reçu
les réponses de Hobbes, les adressait à Gassendi.» Catal. d. laB. de Lyon,
B.B. L. L. t. 2, p . 374.