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130 SAMUEL SORBIÈRE. avec vous ; sa débonnaireté l'ordonnant ainsi a ceux qui en approchoient. Je vous dirai la-dessus une particularité que vous ne-serez peut-être pas fâché de savoir : Il y eut, peu avant mon départ, quelques gentilshommes anglois qui vou- lurent être témoins de ce que je vous raconte de Sa Sainteté, et qui se mêlèrent parmi ceux qui alloient à genoux lui faire la révérence ; il leur demanda d'où ils étoient, et ensuite s'ils n'étoient pas protestants , ce qu'ils avouèrent, Sur quoi Sa Sainteté leur répliqua, avec un visage riant : Levez-vous donc, je ne veux point que vous commettiez, selon voire opinion, une idolâtrie; je ne vous donnerai pas ma bénédiction puis- que vous ne croyez pas ce que je suis, mais bien je prierai Dieu qu'il vous rende capable de la recevoir. » (1). De retour à Paris, Sorbière y fit imprimer une lettre en latin contre le médecin Riolan, sur l'opinion des veines lactées qu'Asélius, de Crémone, avait découvertes comme une qua- trième espèce de veines mésaraïques (2). Sorbière dut s'arrêter a Lyon, soit en allant, soit en re- venant d'Italie. On le trouve en 1657 dans notre ville, d'où il écrit à une dame qu'il ne nomme pas, sans doute à madame Hervart, la dernière amie de La Fontaine , pour lui faire la description de la maison de plaisance de Moncorin, située à Irigny (3). Les principaux Lyonnais avec lesquels il eut alors des relations sont : les deux Monconis (4), l'avocat François Henry (5), qui avait été l'ami intime de Gassendi, enfin (1) Voyez Bayle, art. Chigi, rem. 1. On trouve dans le vol. in-4 de Sor- bière, deuxlettres écrites par lui de Rome, l'une de mars 1655, (p. 325), l'autre de mai (p. 328). (2) Voyez Barbier. Table des anonym., au mot SORBJÈRE. (3) Voyez l'opuscule que j'ai publié sous ce titre : La Villa de Moncorin, Lyon, 1867, in-8. (4) V. leur article dans la bibliogr. lyonn. (5) On trouvera des notions surles aïeux de Fr. Henry dans la dédicace des Exuviae panis et viniin Eucharistia, tom. 6 de ses OEuvres.