Revue du Lyonnais » série 5 - n°6 ( 1888 ) » pp.063

               LETTRES D'HIPPOLYTE FLANDRW                 63

  Nous avons régulièrement et depuis longtemps une
chaleur de 29 à 30 0 . Elle revient chaque jour sans aucune
variation. Aussi on fond et maigrit à vued'œil.




 Post-scripliun à une lettre de Paul Flandrin, datée de Rome,
                    le 11 janvier 183J.


          MON CHER LACURIA,


   Je n'ai pas quatre minutes ! Je vous remercie de votre
dernière bonne lettre. Votre opinion sur ma figure m'a
fait grand plaisir. Les observations m'ont semblé fort
justes et les conseils excellents. Oh ! mon Dieu, comme
nous nous accorderions ! Pourquoi sommes-nous toujours
séparés ! Enfin, patience, un temps viendra où peut-être
nous pourrons travailler voisins, et alors comme je serai
heureux de vous dire tout ce que j'aime, tout ce que je
sens. M. Ingres a semblé content, bien content, à la pre-
mière vue du tableau que je fais (10), mais malgré cela
je n'ai point de courage pour le finir. Je voudrais com-
mencer autre chose. Cependant!... Vous verrez cela et
savez bien ce que j'attends de vous !
   Adieu, mon bon, mon vrai ami. Je vous écrirai dans
quelque temps. Embrassez pour nous vos parents et vos
frères. Pour moi, je vous embrasse de tout mon cœur.


 (10) Le Dante au Purgato'ue qui est au Musée de Lyon.