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474 CHRONIQUE LOCALE Déjà n'avons-nous pas appris que les vignobles, pour être un peu en retard, n'en sont pas moins superbes ? Tiens ! c'est drôle ! Où donc est l'orage ? Le soleil rit dans un ciel bleu... Mais plus d'épis ! et c'est dommage... Peut-être en reste-1-il un peu ? Oui, malgré les détresses partielles, il y a encore bien des ressources dans le pays ; l'énergie n'est pas morte, la vie n'est pas éteinte et la décadence de notre chère cité est encore loin. Mais, après le pain, il faut bien des spectacles. Ils ne manqueront pas; ils abondent. — A propos du Théâtre de Bellecour, les journaux politiques nous ont fait un plat friand de l'invitation qu'ils avaient reçue de l'Adminis- tration. Ils ont eu la bonne chance de visiter la brillante salle qui sera une merveille. Nous espérons bien la voir aussi, quand elle sera livrée au public; et si nous ne la visitons pas, comme nos confrères, de la cave aux com- bles, nous aurons l'avantage de la voir achevée. Ce sera une compen- sation. L'ouverture est annoncée pour le mois de septembre prochain. — Toujours, grande musique, le soir, à Bellecour, sous le sceptre habile de M. Mangin. Grande attraction au théâtre Delille. Nous nous garderons bien, et pour cause, d'annoncer ce qu'on joue aux Brotteaux. Le bon goût n'a rien à y voir. — Le dimanche I er juin, M. Emile Marck, le nouveau directeur de nos théâtres municipaux, a inauguré sa direction en donnant, au Grand Théâtre, une fête au profit des pauvres ouvriers sans travail. La recette a dépassé 3,500 francs, la quête environ 400. Puisse la bonne et généreuse action de M. Marck lui porter bonheur. Pour sa clôture, ou à peu près, notre première scène avait encore fait un acte de décentralisation en donnant les Malatesta, grand opéra, dont plusieurs passages avaient été chaudement applaudis. Cette œu- vre, d'un Lyonnais anonyme, a eu les honneurs de la tempête, ce qui vaut mieux, pour les œuvres d'art, que le calme plat de l'indifférence. Attendons une reprise, avant d'asseoir un jugement. — Dans sa séance du 3 juin, l'Académie de Lyon a nommé membre titulaire M. Ernest Chantre, sous-directeur du Musée de Lyon, un des plus sympathiques savants que possède notre ville.