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440 ALBERT ALBRIER de ces amis véritables, que des goûts communs, une confor- mité parfaite d'idées et une secrète inclination du cœur attachent par des liens sérieux et durables. Nous voudrions pouvoir citer ici les noms de tous ceux qui avaient des droits à l'amitié d'Albiïer et qui le payaient d'une juste ré- ciprocité, mais il faudrait rappeler tous les Bourguignons marquants avec lesquels il eut des rapports suivis pen- dant la trop courte durée de sa vie militante. On rencon- trerait parmi eux d'éminents prélats, des magistrats dis- tingués, des littérateurs de talent, des savants, des agro- nomes, des viticulteurs, en un mot l'élite de la province. En dehors de la Bourgogne, M. Albrier, ne comptait pas moins de sympathies que dans son propre pays, et à l'aide d'une vaste correspondance, à laquelle il apportait la plus grande exactitude, comme la plus exquise courtoisie, il entretenait de tous côtés de nombreuses et cordiales rela- tions. Il avait la modestie de dire qu'il en retirait un grand pro- fit; mais en réalité il donnait beaucoup plus qu'il ne rece- vait. Il n'est pas rare de trouver des savants jaloux de leurs découvertes et craignant de se voir frustrés de la primeur de leurs travaux : Albrier ne leur ressemblait en rien. Il communiquait ses notes avec une grande obligeance et un désintéressement sans égal. Est-il besoin de dire qu'Albrier était doux et humain en- vers ses inférieurs, affectueux et poli à l'égard de ses égaux, plein de déférence et de respect vis-à -vis de ceux que l'âge, les talents ou la position mettaient au-dessus de lui. Son indulgence était acquise à tous. La médisance lui torturait l'âme, et chaque fois qu'il en était témoin, il s'efforçait géné- reusement d'en atténuer l'effet. Les pauvres de son canton sauraient parler plus éloquem- ment que nous de sa charité. Ils proclameraient bien haut