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                         ALBERT ALBRIER                      437
il appartenait montrent suffisamment comment il savait
s'acquitter de ce devoir. Il poussait même si loin les scru-
pules honnêtes dont nous venons de parler, que, sous
prétexte qu'il n'avait aucune communication à faire, il refusa
énergiquement l'offre qu'on lui faisait de s'affilier à une
Société historique, qui eût été heureuse de se l'attacher.
   Quant aux titres purement honorifiques, il en faisait peu
de cas et ne les acceptait qu'autant qu'ils rappelaient quel-
que service rendu ou le mettaient à même d'en rendre
d'autres.
   Tout cela était bien dû au savant qui, pendant plus de
dix ans, travailla sans relâche avec l'ardeur et la patience
d'un bénédictin, interrompant à peine ses recherches pour
se donner le loisir de tirer de ses cartons quelques généa-
logies inédites, de substantielles et intéressantes biographies
et une foule d'articles bibliographiques et autres, épars dans
les Revues de Paris et de la province, les annales des So-
ciétés savantes et diverses feuilles locales. De 1867 à 1878,
c'est-à-dire en onze ans à -peine, il mit au jour 42 publi-
cations, plus ou moins importantes. Ce qu'il laisse en ma-
nuscrits ferait sans nul doute la matière de plus de vingt
gros volumes ! N'avions-nous pas raison de dire avec
Plante :

        Non setate, verutn itigenio adipiscitur sapientia.


Et combien de savants ou de lettrés, après une longue car-
rière, ne pourraient montrer à la postérité des titres aussi
nombreux et aussi respectables ?
   Deux jours avant sa mort, Albrier venait de mettre la
dernière main à un travail considérable sur les Naturalisés
de Savoie en Bourgogne, de 1814 à 1848; il travaillait aussi
avec amour à une intéressante étude sur les Anoblis au