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                LE TESTAMENT D ' U N LYONNAIS                403

tournois de 1680 la valeur de 2 fr. de nos jours, constate
lui-même le fait, car il dit que la livre avait « plus de pou-
voir » en réalité, ce qui revient à dire qu'en réalité elle valait
davantage.
   Un fait d'ailleurs démontre à l'évidence l'avilissement du
prix du blé, et par conséquent l'inexactitude de la compa-
raison proposée. Depuis le commencement du siècle, le
prix moyen du blé n'a pas varié, et cependant les écono-
mistes admettent que, depuis cette époque, grâce surtout à
l'exploitation des mines de la Californie, le renchérissement
des objets en général a été de une fois et demie leur valeur
primitive. En se vendant le même prix nominal, le blé est
donc aujourd'hui une fois et demie moins cher.
    Les salaires représentent quelque chose de plus fixe que
le blé, celui du manœuvre surtout, qui, placé au dernier
degré de l'échelle, n'a jamais gagné, hélas ! que la valeur
presque exacte du minimum constant nécessaire à l'exis-
 tence.
    Les documents sur les salaires au xvne siècle sont rares.
Nous devons à l'obligeance de l'érudit M. Léon Charvet,
d'en connaître quelques-uns, desquels il résulte qu'à Lyon
 le salaire du manœuvre est aujourd'hui de quatre fois et
 demie à six fois plus élevé qu'en 1662 ;
    Le salaire du maçon, de trois fois et un tiers à quatre
 fois trois quarts;
    Le salaire du tailleur de pierre, de trois fois et demie à
 six fois et demie ;
    Le salaire du scieur de pierre tendre, qui aujourd'hui
 fait en même temps l'ébauche, de trois fois et demie à huit
 fois plus élevé.
    Et enfin, comme dans notre société moderne, l'intelli-
  gence est plus rétribuée par comparaison qu'à aucune autre
  époque, le métier de tailleur de pierre tendre s'est dèdou-