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CHRONIQUE LOCALE
Ce ne sont pas les points noirs qui manquent à l'horizon.
Sans compter les grèves, dont l'emploi terrible effraie si profondé-
ment le capital, la disette en perspective n'attriste-t-elle pas les petits
ménages ? Les pluies persistantes et les froids en plein mois de mai ont
singulièrement compromis les fruits et les récoltes de nos contrées. En
Bresse, les blés ont triste apparence. Si le pain est cher, dans un mo-
ment de crise commerciale comme celle que nous traversons, il y aura
bien des misères à soulager.
Les blés viennent d'Amérique, nous dit-on. Et de là , plaintes des
cultivateurs qui demandent des lois protectionnistes. S'il n'y avait pas
d'arrivages, comment les pauvres gens mangeraient-ils? Cercle vicieux
s'il en fut, et comment en sortir ?
Ne perdons pas courage, car la France a subi de plus rudes assauts.
— Dans sa séance du 30 avril le conseil général s'est occupé de la
question de la construction d'une préfecture. Par 18 voix contre 6, il a
adopté les conclusions du rapport présenté par M. Bonnoit relativement
au choix du terrain. L'emplacement choisi par la commission est situé
sur la rive gauche du Rhône, dans le 3e arrondissement, entre le cours
de la Liberté et l'avenue de Saxe.
— Dans sa séance du I er mai, le Conseil municipal a reçu avis de son
président que le Conseil d'Etat avait approuve le décret de rétrocession
des tramways par la ville de Lyon à la Compagnie lyonnaise des Om-
nibus. Tout fait espérer que ces travaux si longtemps attendus pourront
enfin occuper les ouvriers, et que notre ville sera bientôt au niveau de
Nantes, de Marseille et de Genève.
— Le 24 avril, le Conseil municipal a voté l'établissement de bains
publics et gratuits sur le Rhône, avec baraquement pour les baigneurs.
11 était de nécessité absolue que les anciennes bêches du Pont de pierre,
si populaires et si utiles, fussent remplacées, et qu'une population qui
vit entre deux grands fleuves pût enfin jouir du plaisir hygiénique des
bains et de la natation.