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388                 L'EXPOSITION DE     1879

des et saluer comme de vieux amis les chênes et les rochers
qui surgissent à chaque pas. Quant au Champ de blé, après
Vorage, c'est peint de main de maître. On suit le passage
de l'ouragan qui vient de verser les épis mûrs et l'on voit
fuir au loin le nuage dévastateur; le coup de soleil a sa lu-
mière précise, si bien qu'après quelques minutes de con-
templation, l'on n'est plus dans la salle de l'Ecole Hollandaise
ou Flamande de la galerie Bernard, mais dans le sentier qui
disparaît sous les grands arbres dont les tons trop noirs font
malheureusement tache dans le tableau.


                                                Du 25 janvier.

    M. Berthelon est, avec M. Lecamus, dont nous avons
 déjà parlé, un des rares exposants qui aient emprunté à la tra-
ditionnelle forêt de Fontainebleau le motif de son paysage :
avec lui, nous sommes au Charhmagne, sous de vieux hê-
tres dont les vastes troncs sont bien dessinés et s'enlèvent
sur des dessous de bois tout lumineux de cette lumière
bleue qui est propre aux grandes futaies et qui leur donne
tant de mystère. C'est à une autre contrée également, mais
plus anciennement consacrée par l'art, c'est à l'Italie que
M. Bénonville a demandé ses inspirations. Nous avons
déjà signalé, dans le grand salon, une toile importante de
lui. Ici c'est un tableau de moindres dimensions que nous
rencontrons, Souvenir du lac Némi, c'est ainsi qu'il est dé-
signé. C'est peint avec soin, délicatesse et poésie et le pre-
mier moment de l'heure crépusculaire choisi par l'artiste
pour éclairer son paysage est exprimé avec un grand
charme.
   Si nous voulons nous retrouver dans l'Ile-de-France nous
n'avons qu'à regarder le joli tableau de Mn-e Caroline
Courtin — encore une femme — et à nous asseoir par la