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ALBERT ALBRIER 379 siècles, il restait beaucoup à faire pour reconstituer sur des bases solides les annales du pa}?s et ouvrir à l'histoire des horizons nouveaux. La tâche tenta M. Albrier, qui se mit résolument à l'œuvre parmi les travailleurs déjà enrôlés. La maturité précoce de son esprit, la rectitude de son ju- gement, jointes à une nature délicate et un peu maladive le préservèrent des écarts de la jeunesse et reportèrent toute la fougue de son âge sur les travaux historiques pour lesquels il se passionna dès sa sortie du collège. Presque tous ceux qui doivent marquer dans les lettres ou dans les arts, partout en un mot où il faut une sorte de prédestina- tion pour réussir, se sentent ainsi de bonne heure avertis de la voie qu'ils ont à suivre. Laissant donc à d'autres les plaisirs frivoles et les distrac- tions trop souvent pernicieuses qui font l'occupation de la jeunesse oisive, Albrier va s'enfermer dans les riches ar- chives de l'ancien duché de Bourgogne, où il passe de lon- gues heures à dépouiller de volumineux registres, ou à déchiffrer de vieilles chartes. Il parcourt toutes les mairies, n'oublie aucune des bibliothèques qui lui sont ouvertes, et scrute chaque source d'information qui se présente à lui. Le plus souvent, il est largement récompensé de sa peine par la découverte d'un fait inconnu, d'une date ignorée ou d'un nom qu'il arrache à l'oubli. Le seul repos que s'accorde le zélé et infatigable cher- cheur est celui qu'exige parfois le soin de sa santé altérée par les veilles et un travail assidu. Et encore, pour obtenir de lui ce sacrifice fait à ses goûts véritablement tyranniques, quels appels réitérés à la prudence l'amitié n'est-elle pas obligée de faire ? Avant d'aller plus loin, il est indispensable de dire quel- ques mots de ce qui fit l'objet des plus chères études de notre savant ami. — De nos jours le métier de généalo-