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352            SUPPLÉMENT AU LYONNAISIANA

neuf personnes de blessées. On a fini par leur accorder ce
qu'ils demandoient. Le lendemain, les chapeliers se révol-
tèrent aussi pour avoir une augmentation, mais M. Tolo-
zan ayant eu la précaution de demander du secours à
Tournon, la plus prochaine garnison, il arriva le même
soir 400 dragons de régiment de La Rochefoucault. On
 arrêta trois des chefs qu'on mena le lendemain à la place
 des Terreaux pour être pendus, escortés de plus de 80 ca-
 valiers de la maréchaussée ; et le régiment de dragons fut
 toute la journée sous les armes pour garder différents quar-
 tiers de la ville. Cette exécution mit fin à toute espèce de
 rébellion et calma tous les esprits. Malgré cela, il nous ar-
 riva le soir un détachement du régiment de la marine, qui
 vient de Grenoble et le premier bataillon du régiment de
 La Fère-Artillerie.
     22 août.
     Nous ne pouvons être tranquilles dans notre ville. Il y
 règne toujours une très-grande fermentation, et tous les
 jours nouvelles scènes, on craint sans cesse que cela ne de-
 vienne plus sérieux. Tous les quartiers et toutes les per-
 sonnes sans distinction, montent alternativement la garde.
 Une moitié et presque les trois quart sont parfaitement
 d'accord avec les dragons et les suisses que nous avons ici
  depuis un mois. Mais ce qui cause les troubles, c'est que
  beaucoup de quartiers ne veulent pas rendre leurs armes à
  l'Hôtel-de-Ville où on les leur donne et comme cela est
  prescrit par le nouveau règlement. A chaque descente de
 garde, un peuple tumultueux se porte à la place des Ter-
  reaux, et par des cris et des applaudissements encourage
  nos Pennons à remporter leurs armes chez eux. Si cela
  dure, le beau magasin de l'arsenal sera bientôt dégarni et
  comme parmi le grand nombre, il peut se trouver des gens
  mal intentionnés,les voilà encore armés par surcroît.Qu'on