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324 LE TESTAMENT D'UN LYONNAIS lequel fut fils de Gaspard, lequel fut fils d'André de Mor- nieu. André de Mornieu était originaire de Belley, et fut con- seiller de ville en 1567. Il était fils de Jean et de Eynarde de la Balme, et avait épousé Françoise Tribolet (1). Avec le Clou, qui, plus tard, de l'hoirie d'un de ses oncles, prit le nom de Sala, il fut, dit-on, le plus féroce instigateur du massacre des huguenots à Lyon. Ayant reçu du gouverneur Mandelot mandat de décider du sort des protestants, réunis dans les diverses prisons de la ville, il alla aux geôles de l'archevêché et à celles de Roanne, fit l'appel des prisonniers, en sépara une cinquantaine en tout, qui pro- mirent d'abjurer la religion réformée, et livra les autres aux pennonages et aux citoyens convoqués pour faire office de bourreaux. Le ministre Jean Ricaud, qui échappa comme par miracle au carnage, raconte « qu'il (Mornieu) délivra « lui-même le nommé Lazare Bardot, sergent royal, entre « les mains de Jean Vernay, son ennemi capital, pour « l'aller à l'heure mesme mettre sur un bateau, le tuer à « coups de pistole, puis le jetter à l'eau, ce qui fut fait par « ledit Vernay, Rivera, et un marchand de charbons » Gaspard de Mornieu, fils du précédent, était vice-recteur des Pénitents noirs en 1590, docteur en droit et conseiller au siège présidial. Il acheta le fief de Prosny, près d'Oingt en Lyonnois, en 1596, puis le fief de Grammont. Ayant épousé Catherine Scarron, il en eut deux fils : Baltazar, marié à DUe Richard de la Barrollière, morte en rue Saint- Jean, en 1654, et Melchior. (1) On trouve dans les registres de la Sénéchaussée ces indications sur un André de Mornieu, qui testa en 1586, et était sans doute le même que le conseiller de ville. (Notes communiquées par M. Morel de Voleine).