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             LECTURES FAIT£S A LA SORBONNE                 305

mencements du nôtre, on se demande comment les insti-
tutions des Richelieu, des Colbert et des Lakanal, peuvent
suffire aujourd'hui au débordement scientifique, littéraire
et artistique de notre époque ?
   Qu'on ne vienne pas, non plus, faire des procès de ten-
dance à une œuvre éminemment libérale, sans cocarde ni
bannière politique ou religieuse. Car si l'Institut universel
arborait un drapeau, ce serait celui du progrès et de la fra-
ternité des peuples. Seulement, à l'immortelle devise de nos
pères, nous ajouterions celle-ci :
   « L'idée et le droit priment la force !! »
   S'inclinant d'abord devant les illustrations justement ac-
quises, l'Institut universel respecterait l'esprit hiérarchique
du vrai mérite qui s'impose ; mais, d'un autre côté, il se
ferait un devoir, que dis-je? une mission! d'appeler en son
sein les hommes de valeur que leur isolement et leur mo-
destie font trop souvent oublier.
   C'est à vous, Messieurs les Délégués, qu'est réservé
l'honneur de faire cette encyclopédie du xix e siècle, en
créant un comité d'initiative et d'organisation centrale à
Paris. Recevant tous les éléments épars et les manifesta-
tions importantes du haut mouvement intellectuel du
monde, Paris les lui renverrait réunis en une synthèse
harmonieuse.
   Que l'on juge du profit à tirer de cet ensemble scientifi-
que, littéraire et artistique coordonné en faveur du progrès
et de la civilisation !
   C'est alors que, sous l'égide d'un pouvoir libéral, l'Insti-
tut universel ne pourrait manquer d'inaugurer sa vie active
dès l'Exposition de 1878., et peut-être cette initiative ne se-
rait-elle pas sans gloire pour notre chère patrie ! !

                                           T. VÉRON.
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