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ou L'ÉCOLE DES PAYSANS 275 Tel était le langage empoisonné que tenait la perfide Madeleine à cette naïve femme, de qui j'ai connu plus tard ces détails. La misérable s'était portée à ces odieuses impu- tations par un esprit de vengeance; car j'ai su depuis qu'elle s'était flattée, dans sa basse ambition, de devenir la maîtresse de la maison, à la place de Madame Richemont, et de s'as- surer sur mes sentiments des droits qui n'appartiennent qu'à ma bien-aimée femme. Ma froideur et ma dignité l'avaient vivement blessée, et de là ce débordement de calomnies. La malheureuse Catherine fut ébranlée jusqu'au plus pro- fond de son âme, et elle rentra navrée auprès de son mari, à qui elle raconta ce qu'elle avait entendu. Ces deux infortunés passèrent la soirée à gémir, à se consulter, en écartant, contre leur habitude, Jeannette de leur conversation. La résolution à laquelle ils s'arrêtèrent fut de fuir le lieu fatal qu'ils habitaient. Nous irons loin d'ici, concluèrent-ils, pour soustraire notre chère enfant à des malheurs qui nous effrayent plus que la misère et la mort. Cessons nos rapports avec la mai- son Richemont; ne pensons plus au mariage avec Pierre, qui n'est peut-être pas aussi bien que nous avons pensé. Allons chercher un asile lointain et caché, où nous vivrons pauvres, mais avec honneur. IX André avait un vieux parent à cinq lieues de là , dans les montagnes du Beaujolais; il alla le trouver, lui exprima le désir de se fixer près de lui, loua, avec son aide, dans son hameau, une maisonnette accompagnée d'un petit jardin,