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DANS LE FOREZ ET LE LYONNAIS 251 La route traverse ensuite une campagne verdoyante jus- qu'aux bords de la Loire, où il n'y avait ni pont, ni bac, mais qui nous semblait aisée à traverser à gué, malgré sa largeur. Nous continuons donc directement notre chemin dans le fleuve, non toutefois sans quelques difficultés, car l'un de nos conducteurs, étant tombé dans l'eau avec son cheval, faillit se noyer; heureusement que quelques-uns des nôtres s'empressèrent de le retirer promptement avec sa monture, tout ruisselant et évanoui, car la frayeur qu'il avait éprouvée l'avait saisi et comme paralysé. Nous arri- vâmes ainsi à Feurs, et nous passâmes la nuit à l'hôtel de la poste, où nous fûmes bien vite reconfortés par un bon feu et une excellente table. Feurs a donné son nom à la province du Forez, habitée autrefois par les Ségusiaves. On lit l'inscription suivante, gravée en caractères de couleur grise, sur une pierre noi- râtre placée dans le mur de l'église, qui est située le long de la voie publique : NVMINI AVG. DEO SILVANO FABRI TIGNVAR. QVI FORO SEGVS. CONSISTANT D. S. P. P. ( i ) Bigny,et sur laquelle on lit le fragment d'inscription suivante, qui nous apprend que cette route fut, tout au moins, restaurée sous le règne de l'empereur Trajan : IMP CAES TRAIANO O ... 10 K O FEL PONT. MAX. Un pont existait sur le Ligr.on, à Naconne, dès le Xivc siècle; mais ilfut emporté à plusieurs reprises par les débordements de cette rivière. C'est ainsi que Golnitz dut la traverser sur un bac. (1) « A la divinité d'Auguste, au dieu Sylvain, les ouvriers charpen-