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224                        BIBLIOGRAPHIE

fait mention du Catalogue des évêques de Chalon, par Pierre
Naturel. » L'abbé Courtépée, en publiant, en 1769, le to-
me iv de sa Description historique du duché de Bourgogne,
ignorait aussi le vrai titre de l'oeuvre de Pierre Naturel, car,
en parlant du célèbre officiai de Chalon, il dit (page 473)
 « plein de science et de vertus, il composa, en latin, l'His-
toire ecclésiastique de Chalon, traduite en français par Saint-
 Julien. » Comme on le voit, tous ces écrivains ont su seu-
lement que l'œuvre de Pierre Naturel a existé en manuscrit
 et que Saint-Julien de Balleure l'avait traduite, mais sans
 livrer, non plus, son livre à l'impression.
   Le Ms. de Lyon, d'après son écriture, me semble être
l'original et non une copie. Mais comment cet ouvrage a-t-il
passé, d'abord, des mains de son auteur en celles de Bernard
Durand, puis à Enoch Virey, puis à son fils Christophe,
puis aux Missionnaires de Saint-Joseph, de Lyon, pour venir
s'enfouir dans la collection.des manuscrits de Lyon? Habent
sua fata libelli.je vais donc essayer d'esquisser cette his-
toire, que complétera bientôt la Société d'histoire de Cha-
lon, que je prie même de rectifier les erreurs qui peuvent se
glisser dans mon récit.
   Bernard Durand, né à Chalon, avocat au Parlement en
1584, maire de Chalon en 1616, et mort dans cette ville le
18 janvier 1621, était aussi un savant et un bibliophile. Le
P. Jacob était en relations avec lui, et ce religieux carme
cite sa bibliothèque dans son Traicté des plus belles Bibliothè-
ques publiques et particulières qui ont esté et qui sont à présent
dans le monde (Paris, 1644). Bernard Durand, habitant Chalon
au moment du décès de Pierre Naturel, en 1582, aura acquis


Pierre Naturel. Le P. Louis Jacob, dans son livre De clarihus scriptori-
bus cabilhn. (p. 49) l'appelle « le délice des muses, l'honneur du clergé
de Chalon, l'ornement immortel de sa patrie. »