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212                      NÉCROLOGIE

   Ensuite, dans un grand nombre de notes de diverse
étendue, M. Leymerie a prouvé qu'il fallait, dans la région
des Pyrénées, créer un nouvel étage géologique, entre la
craie et les terrains numulitiques, c'est-à-dire entre le
groupe secondaire et le groupe tertiaire. Déjà, à Lyon, il
avait établi la nécessité de la création, pour le Midi, du
groupe de Tlnfralias à la base de la série secondaire. La
science sera donc redevable à M. Leymerie de deux étages
nouveaux, l'Infralias et le Garumnien, qu'il a complète-
ment étudiés et décrits.
   Nous devons aussi à M. Leymerie des études intéressan-
tes constatant qu'il n'existe pas de dépôt houiller exploita-
ble dans les Pyrénées, que les vins les meilleurs sont ceux
qui poussent sur les terrains caillouteux. D'après ses re-
cherches, les graviers siliceux donnent des vins du type de
ceux du Médoc, tandis que les cailloux calcaires donnent
des vins analogues à ceux des coteaux de Jurançon, aux en-
viron de Pau.
   M. Leymerie a aussi constaté, après plusieurs autres, que
les rivières poussent généralement de nos jours leur lit vers
leur rive droite ; mais on lui doit la constatation de ce fait
pour l'époque quaternaire dans le bassin pyrénéen. Ce fait,
constaté aussi en Italie, par exemple pour le Tanaro, est
d'autant plus intéressant qu'à l'époque tertiaire qui précède
immédiatement l'époque quaternaire dont l'époque actuelle
est la suite, les fleuves paraissent avoir généralement poussé
leurs lits vers leur rive gauche.
   Par cette courte analyse, nous voyons que la situation et
la grande autorité scientifique acquise par M. Leymerie sont
bien son œuvre, et quoiqu'il n'ait passé que peu d'années
à Lyon, cette cité peut s'enorgueillir d'avoir vu à ses débuts
un savant aussi laborieux.
                                  CHARLES TARDY.