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19e                  PIERRE ET JEANNETTE
  Je lui répondis presque immédiatement la lettre sui-
vante :
     « Ta lettre et celle du savant docteur nous ont tous
«    comblés de joie. Que je m'applaudis d'avoir conduit
«    cette chère enfant à Gheel ! La douceur, du traitement,
«    l'attention de consulter les goûts des malades, cette vie
«    des champs et des jardins, cet air sain qu'on respire, ce
«    calme des habitudes, ont eu l'effet que j'espérais.
     « Bénissons Dieu, comme tu le dis, mon ami, et les
«    personnes dévouées qui ont contribué à cette guérison,
«    et toi aussi, sois béni, mon Pierre, qui, dans ton amour
«    si pur, as veillé avec tant de sollicitude et de constance
«    sur celle que tu as appelée toujours ta fiancée, malgré
«    son malheur.
    « Tu me demandes si tu peux ramener Jeannette sans
«    inconvénient ? Le père et la mère André, M. le curé
«    et moi, nous nous sommes trouvés d'accord pour te
«    permettre d'être son guide et son soutien pendant ce
«    long retour. Nous connaissons le fonds inébranlable
«    de ton honnêteté ; nous savons que tu seras le compa-
«   gnon aussi respectueux qu'attentif et vigilant de celle
«    qui est confiée à ton honneur, à ta tendresse. Reviens
«   donc avec elle, mon ami., ramène cette chère exilée à sa
«   famille, qui la possédera avec tant de bonheur et qui te la
«   rendra ensuite, avec la persuasion qu'elle sera la plus
«   heureuse des femmes.
    « Je joins une lettre pour l'excellent docteur, afin de
«   le remercier de ses bons soins et de régler tous nos
«   comptes avec l'établissement.
    « A bientôt, mon ami, le plaisir de vous embrasser tous
«   les deux. Recevez, l'un et l'autre, les plus tendres ami-
«   tiés de vos deux familles et de la mienne.
      « Ton dévoué maître et ami,,       PAUL RICHEMORT. »