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                                LE


    THEATRE A LYON
             PENDANT LE XVIW SIÈCLE

                              (Suite)




   Beaumarchais, que l'on vient de nommer, faisait alors,
dans les journaux de Paris, une croisade en faveur des
pauvres mères-nourrices et leur offrait son droit d'auteur
sur les représentations du Mariage de Figaro à Lyon. Les
idées humanitaires ne restaient pas toujours à l'état de
théories. Ce fut aussi au profit des pauvres mères-nourrices
qu'on donna, le 3 mars 1785, la première représentation de
Norac et Javolci, drame en 3 actes et en prose, de Mar-
sollier, tiré des Mémoires de Beaumarchais. La recette
s'éleva à 3,674 livres, que MIle Destouches envoya au dépôt
des secours (1).
   Mme Dugazon (2), de la Comédie Italienne, vint pour la
première fois à Lyon au mois de mai 1785. Elle joua dans
Biaise et Babet, dans l'Amant jaloux et dans Rose et Colas. Un
soir, on lui jeta d'une loge une couronne de laurier, de


 (1) Pet. cbron., 16 novembre 1784. (Rev. du Lyon., 2« série, t. V).
— TabL chron.
 (2) L. Rosalie "Dugazon, née à Berlin en 1755, mourut à Paris en
1821.