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                        UN INCUNABLE                         109
thécaire. Combien, dès lors, peut-on se demander, ne s'en
rencontre-t-il pas aussi dans les autres bibliothèques pu-
bliques de la France ?
   M. Baudrier a émis également un autre vœu bien sage,
et auquel je m'associe de tout cœur. « Il aimerait voir
aussi entreprendre, par un Lyonnais, l'exécution, pour la
bibliothèque de Lyon, riche dépôt où sont encore bien des
trésors inconnus, du travail dont M. le D1' Desbarreaux-
Bernard vient de doter sa ville natale. » Nous posséderions
enfin, de la sorte, un catalogue exact de tous nos monu-
ments que nous ne connaissons même pas encore de nom,
et dont le nombre vrai nous est tout aussi étranger, puisque
plus de 198 sont confondus avec les autres imprimés sur
les tablettes de la bibliothèque et relégués peut-être même
dans les greniers et dans les galetas de la Bibliothèque. Ce
travail amènerait peut-être aussi d'heureuses découvertes,
comme le savant M. Léopold Delisle, membre de l'Institut
et directeur de la Bibliothèque nationale, a su dernièrement
 en faire une si importante dans la collection de nos manus-
crits. Cette découverte est connue maintenant du monde
savant, et elle a eu un grand retentissement; c'est un Pen-
 tateuque du vic siècle, en lettres onciales (1), relié avec une
Bible, sans importance, que ce savant a eu la bonne fortune
 de rencontrer, et qui est, en ce moment, l'objet d'une re-
 marquable publication de sa part. Qui sait si dans notre
 collection d'incunables, si rarement visitée, et presque in-
 connue, il ne se trouve pas, non plus, quelque Å“uvre consi-
 dérable, unique même peut-être, et enfouie dans un volume
 contenant plusieurs ouvrages, comme celle que M. le doc-



  (1) Voir la Revue du Lyonnais, novembre 1878, p. 324, et les Mé-
moires de h Société littéraire de Lyon, 1879.